Aux antipodes des vieilles méthodes de management où l’on ne jurait que par l’autorité dans le but de valoriser le « chef », le management bienveillant aspire à de nouveaux horizons. Elle s’invite, aujourd’hui, au cœur des préoccupations managériales.
Définition de la bienveillance
Étymologiquement, le terme bienveillant vient du latin « bene volens » ou benignus, ce qui signifie inoffensif. Le management bienveillant peut donc se définir comme un mode de gestion des collaborateurs basé sur la volonté de ne pas offenser ses collaborateurs. Ce qui ne signifie pas pour autant que le manager doit renoncer à toute forme d’exigence. Mais il doit y mettre des limites.
Ne nous leurrons pas, derrière la mise en place d’un management basée sur la bienveillance, un employeur cherche à mettre les collaborateurs dans les meilleures dispositions afin d’augmenter leurs productivités, diminuer le taux de turnover et les coûts inhérents à des collaborateurs peu épanouit au travail, ce qui cause absentéisme, arrêt de maladie, burn-out, dépenses supplémentaires pour recruter et former une nouvelle recrue.
La bienveillance participe fortement au bien-être des collaborateurs, ce qui permet d’augmenter leur performance et productivité, et de diminuer le turn-over, l’absentéisme ou encore les arrêts maladie dans l’entreprise.
Qu’est-ce que le management bienveillant ?
Pour le manager, faire preuve de bienveillance envers ses collaborateurs signifie globalement replacer l’Humain au cœur de l’entreprise. L’idée est de permettre à chacun de s’épanouir, exprimer ses talents pleinement, contribuer à l’atteinte des objectifs individuels et collectifs fixés dans un climat sain et sécurisant sans pour autant tomber dans la naïveté. C’est un travail de tous les jours.
Si la démarche pour l’entreprise vise in fine une motivation de ses salariés, débouchant inévitablement sur une hausse de l’efficacité et de la productivité, elle n’en reste pas moins intéressante pour les collaborateurs à bien des égards.
En effet, une entreprise qui se vante d’un management bienveillant pourra mettre en place divers services visant à améliorer la qualité de vie des salariés : horaires de travail non invasifs pour la vie privée, bannir les réunions après 17h, possibilité de télétravail, accès à des ateliers de développement personnel et de bien-être, crèches d’entreprise, service de restauration/conciergerie réservé etc.
La bienveillance entant que posture managériale peut se traduire à travers quelques règles de base :
- Faire preuve de compréhension envers ses interlocuteurs ;
- S’abstenir de juger ;
- Adopter une attitude positive et constructive dans ses relations interpersonnelles afin que son interlocuteur ne se sente ni agressé, ni rabaissé, mais plutôt valorisé, soutenu.
Il consiste à placer son équipe au centre de ses préoccupations professionnelles, en l’accompagnant dans son apprentissage, mais aussi dans son évolution au sein de l’entreprise, avec respect, écoute et positivisme. Votre seul objectif est la réussite de votre équipe.
Les règles d’un management bienveillant
La bienveillance pouvait faire sa place au sein du monde de l’entreprise à l’heure où les salariés ont de nouveaux besoins et de nouvelles attentes dans leur vie professionnelle.
Donner du sens au travail
L’un des rôles du manager bienveillant est de donner du sens aux missions quotidiennes de son équipe. En tant que manager, vous devez montrer à vos collaborateurs que leur travail est utile. N’hésitez pas à leur rappeler la finalité de leurs missions.
Cette notion de sens au travail est de plus en plus importante pour les collaborateurs. Cet élément est subjectif et appartient à chaque individu. Le sens au travail est recherché par les collaborateurs à travers l’accomplissement d’une tâche importante, qui contribue à leur développement personnel tout en valorisant leur savoir-faire.
Fixer des objectifs atteignables à son équipe
Parmi les ressorts majeurs du management bienveillant, il y a le fait de fixer à chacun des objectifs atteignables. On a longtemps pu croire qu’un bon manager était celui qui poussait toujours ses collaborateurs vers l’excellence en leur fixant des objectifs au-delà de leurs possibilités, mais c’est une erreur.
Pour être un véritable manager bienveillant, vous devez fixer des objectifs ambitieux, mais réalisables ! Vous allez ainsi favoriser la motivation de votre équipe. L’idée est que les objectifs soient stimulants.
Des bons objectifs sont des objectifs dont on voit qu’ils sont atteignables. Pour les quantifier au plus juste, il faut que le manager connaisse bien ses collaborateurs et leurs capacités. Il faut aussi connaître leurs leviers de motivation pour les encourager à atteindre les objectifs fixés.
Tenir compte de la vie privée des salariés
Une des bases de la bienveillance consiste à tenir compte de la vie privée des salariés. Ces derniers peuvent arriver plus tard ou partir plus tôt pour des raisons familiales. Un manager bienveillant évite de planifier des réunions importantes à 9 heures du matin ou à 19 heures le soir. Respecter la vie privée passe également par le respect des périodes de pauses ou de congés. Durant, ces laps de temps, inutile d’exiger une activité professionnelle de la part des salariés. Une entreprise bienveillante attache donc une importance particulière au droit à la « déconnexion » des ses collaborateurs.
Éviter le contrôle permanent
Le manager bienveillant doit partir du constat suivant : un collaborateur est par définition engagé dans son travail. Au quotidien, il fait de son mieux pour atteindre les buts qui lui sont fixés. Le supérieur doit donc être dans une posture de soignant, d’aidant, de coach ou d’accompagnateur plus que dans un rôle de contrôleur.
Laisser le droit à l’erreur
Un manager « tyrannique » est craint de son équipe, car les salariés savent que la moindre faute peut coûter très cher. Or, l’erreur est humaine. Elle doit même être encouragée, car elle est inhérente à l’innovation. Être intransigeant peut donc brider l’engagement des salariés et empêcher le groupe de se développer.
Être transparent
Le manager bienveillant ne doit pas cacher des choses à son équipe. Pour faire preuve de bienveillance, soyez honnête et transparent ! N’hésitez pas à réunir votre équipe lors de grands changements ou nouveautés importants.
N’ayez pas peur de montrer vos sentiments. Ce n’est pas une preuve de faiblesse bien au contraire cela vous rend plus humain et donc bienveillant. L’importance est de capitaliser sur des relations sociales saines et authentiques.
Savoir encourager et remercier
La reconnaissance est un élément fondamental pour être un manager bienveillant. Souvent les managers sont là pour dire quand cela ne va pas, mais moins présente lorsqu’il y a des réussites… Il faut faire tout à fait le contraire !
En tant que manager bienveillant, vous devez encourager et remercier vos collaborateurs lorsqu’il en est nécessaire. N’hésitez pas à valoriser le travail de votre équipe, vos collaborateurs en ont besoin pour rester motivés et investis dans leur travail.
Être à l’écoute
L’écoute est l’une des clés de la bienveillance. Vous devez donner l’opportunité à chaque collaborateur de pouvoir s’exprimer et même plus, d’être écouté !
Prenez le temps d’échanger avec votre équipe, ayez une écoute active et faites preuve d’empathie. Informez vos collaborateurs que votre porte est toujours ouverte pour discuter de sujets plus ou moins professionnels.
Donner de l’autonomie et savoir faire confiance
Un manager bienveillant est une personne qui n’a pas peur de faire confiance. Il aime déléguer et sait donner de l’autonomie à son équipe pour laisser place à leur créativité !
Cette « liberté » va permettre à votre équipe d’être moins stressée. La confiance que vous accordez à vos collaborateurs va avoir un effet très positif sur leur bien-être professionnel.
Accorder le droit à l’erreur
« Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas ». C’est une vérité, si vos collaborateurs ne testent pas ils ne se tromperont jamais. Pour être dans une dynamique positive de créativité, vous devez donner le droit à l’erreur. Ce droit à l’erreur va aussi diminuer le stress de votre équipe.
Se tromper n’est pas une fin en soi, c’est seulement une étape pour mieux rebondir ! Soyez clair avec vos collaborateurs, ils ont le droit de faire des erreurs ! Ils apprendront de leurs erreurs pour ensuite mieux construire la suite.
Pour conclure, la bienveillance reste plutôt une disposition d’esprit penchant vers la compréhension et l’indulgence envers autrui. Une personne bienveillante est quelqu’un de bien qui désire du bien à l’égard des autres.